Eunoia- Costa Rica 2023


On a inspiré l’air salin de la plage de Montezuma.

On a expiré tout ce dont on n’avait plus besoin.

On s’est écrit en pleurant, en riant, en tissant des liens avec des gens qu’on avait jamais vu avant.

On a fait du yoga chaud, parce que dans un chala au Costa Rica, tous les yogas sont chauds. On a profité du sound healing, celui préparé et celui de la jungle avec ses minuscules singes qui criaient comme des gorilles. Le bruit de la mer sur le pas de nos portes, sur repeat, toute la semaine.

Il fallait y être pour se souvenir de l’odeur du chala avec ses huiles, ses chandelles et ses rituels qui des fois sentaient le cacao et des fois les pâtes à l’ail du restaurant en dessous.

On s’est tellement livrés que même dans les moments de silence méditatif on ne pouvait s’empêcher de partager. Sans avoir besoin de tout s’expliquer on s’est quand même compris. Du moins on s’est écouté et on s’est soutenus. On s’est encouragé à se lancer dans le vide, comme on aurait pas mieux fait avec des amis de longue date. Autant émotionnellement que physiquement; se lancer dans une chute juste pour se prouver qu’on pouvait le faire, pour jouer comme des enfants insouciants. Repousser nos limites, peut-on dire? Peut-être plus en découvrir de nouvelles, des limites, tout en s’en imposant d'autres et en se jurant de les respecter, de se respecter soi-même. De s’aimer.

Je ne sais pas si après une telle semaine la ‘réalité’ existe encore, celle qu’on retrouve dans la routine, dans nos habitudes à la maison. Ça m’aura pris un cours de yoga de Pascale-Audrey (fondatrice d’Eunoia) au retour pour pouvoir avoir des mots à mettre sur cette aventure. Les yeux fermés, au son de sa voix qui me donnait des indices d’allignement de postures de yoga, j’y suis retournée momentanément. Je l’entendais presque à bout de voix nous diriger en essayant d’enterrer le son des vagues, j’imaginais Claudia à ses côtés, toujours le sourire aux lèvres, pleine d’un entrain contagieux. 

Je repenserai souvent, nostalgique heureuse que je suis, à mes intentions lancées à la mer qui se bercent pas loin de celles d’Isabelle (Allô, partner de voyage en qui j’ai découvert une amie qui me ressemble beaucoup). Je suis confiante que nos intentions sauront grandir, changer, s’adapter et nous remplir de satisfaction… la même satisfaction que celle que tu ressens quand tu retrouves un plat de fruits frais dans ton sac après 3h00 de marche sur une plage à 35 degré au soleil de midi. Le même plaisir de vivre que celui ressenti quand, après 3km de marche avec ta planche, tu réalises que tu es arrivée sur la plage et que tu peux enfin surfer au Costa Rica.