Le recap de l'année


C'est maintenant une tradition que j'affectionne, elle m'oblige à mettre du gros highlighter sur les moments qui méritent d'être soulignés - et surlignés - qui, autrement, s'oublieraient peut-être.


En début d'année j’ai écrit beaucoup de mots. Comme si j’espérais que le vide se fasse dans ma tête en essayant de noter chaque idée, chaque émotion. Finalement, j’en faisais des obsessions, je voulais que les mots soient bien choisis, qu’ils soient beaux, puis j’y mettais trop de temps et les émotions s’amplifiaient jusqu’à m’en rendre étourdie, engourdie. Je n’aurais pourtant fait lire à personne ces mots que j’exigeais quand même parfaits, précis. Je rendais une corvée de cette activité qui, avant, m'aidait. Être nostalgique, c'est une grande part de qui je suis, ça a été une belle année pour me rappeler que la nostalgie on la prend quand elle profite d'une odeur ou d'une chanson pour se pointer le bout du nez et te rappeler un moment précieux. La nostalgie ça ne se force pas, les souvenirs sont éphémères, volatiles, quand on essaie trop de les emprisonner, ils deviennent lourds, trop lourds pour deux seuls bras.


Comme quand on tourne sur soi-même, même arrêtés, ça prend un certain temps à ce que la vie autour, elle, se stabilise. J’ai pris le temps qu’il fallait. Finalement je me suis souvenue des meilleures façons de faire le vide dans ma boîte à spinner les idées. 


Aller skier. Me perdre dans les sentiers, rire en tombant, être essoufflée en montant. J’ai très peu souvent le bout du nez gelé et le cerveau en embouteillage. 

Photographier. Immortaliser les moments et les petites douceurs qui autrement, seraient quasi invisibles.

Aimer sans compter. Aimer ici chaque vendredi matin devant un brunch en famille. Aimer jusqu’en Australie. Aimer au point de se réveiller la nuit, pousser un soupir de satisfaction et se rendormir. Aimer tout ce qui entoure ce que j’aime déjà, multiplier. 

M’émerveiller. Regarder les éclairs avec des yeux d’enfants et la neige comme si je n’en avais jamais vu avant. Courir après les montgolfières et les petits moments. Mais est-ce que ça existe vraiment.. un petit moment? J'ai repris mon souffle, j'ai arrêté de courir, la vie autour s'est stabilisée puis je me suis rendue compte que prendre un café le matin, ce n'est pas un petit moment. Essayer de faire du vélo en montagne pour la première fois, c'est tout sauf banal. En 2024 plus que jamais, je me faisais un devoir de porter mes vêtements préférés le lundi et de boire le bon vin juste parce que. On rend les moments plus petits en les diminuant sous prétexte qu'on est juste un lundi ou parce qu'il fait gris dehors. Je me suis souvenue qu'au contraire les moments sont grands parce qu'on est privilégiés de pouvoir les vivre même s'il peut dehors. Privilégiés de pouvoir tenir la main de quelqu'un qu'on aime en voiture même si c'est juste pour aller à l'épicerie.


Je suis bien entourée, amoureuse, passionnée et pour toujours émerveillée.

Pour 2025, j'exige une tonne de petits moments banals et des lundis pluvieux, parce que c'est ben correct comme ça.